CROWDFUNDING OU BUSINESS ANGELS, COMMENT SE PORTE LE MARCHÉ DU FINANCEMENT EN AFRIQUE ?
Faire appel à la communauté ou directement à un investisseur, une question que se pose toutes les petites entreprises voulant voir le jour. On fait le point sur le marché du financement en Afrique.
Le financement participatif ou crowdfunding, un marché en pleine expansion
Depuis son apparition sur le continent africain en 2012, le financement participatif connaît un boom important. L’Egypte, le Ghana et l’Afrique du Sud sont les premiers pays à avoir hébergé une plateforme de crowdfunding sur le sol africain.
Selon une étude du site AfrikStart, le nombre de plateformes africaines dont le siege social se trouve également en Afrique s’élève à 57, dont 21 en Afrique du Sud, 9 au Nigeria et 5 en Egypte. Le Maroc suit avec quatre plateformes à son actif, puis la Tunisie, l’Algérie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, l’Uganda, le Kenya et le Zimbabwe avec chacun deux plateformes. Cinq de ces plateformes sont panafricaines, c’est-à-dire qu’elles acceptent le financement de projets dans toute l’Afrique contrairement aux autres qui se cantonnent à leur pays d’origine.
En 2015, 37% de ces plateformes fonctionnaient sur la base du don et de « l’equity » contre 23% sur la récompense et 75% des projets proposés ont aboutis. Parmi ces projets, 31,5% étaient consacrées à des causes sociales, 21% au business et à l’entrepreneuriat, 17% aux projets créatifs et innovants, 10% à l’immobilier. En queue de peloton, on retrouve l’éducation et la santé, les énergies renouvelables et l’écologie, secteurs alors novices sur les plateformes.
L’étude a également révélé que les causes sociales étaient majoritairement financées par dons et les projets créatifs et innovants par échange de récompenses. Quant aux projets business et entrepreneuriat, ils sont en majorité financés par « equity ».
En 2015, 32,5 millions de dollars ont été récoltés sur ces différentes plateformes avec en tête des pays ayant le plus récolté : l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. La World Bank-InfoDev estime qu’en 2025, ce chiffre s’élèvera à 2,5 billions de dollars.
Où en sont les business angels sur le continent africain ?
En développement. Encore peu présent sur le continent africain et encore moins en Afrique francophone, le système des business angels ou anges financiers, peine à se développer. En cause, le manque d’investisseurs.
Le fonctionnement du business angel nécessite qu’un individuel investisse de son propre fond dans celui d’une start-up ou TPE (Très Petite Entreprise). Par ce biais, une start-up ayant un projet à fort potentiel est financé et le business angel peut réaliser une économie sur ses impôts. Mais en Afrique francophone, cette pratique n’attire pas encore les foules.
En effet, la situation économique et le tissu entrepreneurial des pays d’Afrique francophone ne permet pas encore de mettre en lumière ce type de financement. Le nombre de TPE est encore trop important. Les potentiels investisseurs ayant des fonds assez importants pour investir, préfèrent les utiliser à leur divers loisirs et plaisirs ou investir en Europe.
Mais l’espoir n’est pas perdu, le continent étant porté par l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria et le Ghana, pionniers dans ce domaine, mais également par des amoureux de l’Afrique attirés par son développement. De fait, de petits sites internet et organisation tels qu’Africangels, African Business Angels Network ou Ivoire Business Angel se développent pour mettre en relation des TPE ou start-up et de potentiels investisseurs.
Il n’existe pas encore de chiffres sur le marché des business angels, mais il semble être en bonne voie de développement.
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